Préface
de M. Werner Maurer, Consul général de Suisse e.r. |
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Le silence, c'est l'oubli
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Laissons les anciens raconter, leurs histoires, le respect
des mémoires, le sens et la valeur des mots, le fond naturel de leur
pensée qui malgré le temps, ne saura à jamais les trahir.
Ils sont les témoins de notre histoire. Que notre histoire ne soit
pas un oubli. L'Homme meurt deux fois, la première et la deuxième fois quand on l'oublie. Prenons-nous le temps de penser ou bien encore celui de réfléchir oubliant même ces petits mots griffonnés sur une carte postale, réminiscence parmi tant d'autres des temps passés. Rendons hommage à notre village qui nous est cher, regardons-le avec les yeux de l'amour, en pensant qu'en automne c'est encore le printemps. Dans l'histoire rien jamais terminé. Le livre sur Lignières ne sera pas un point final mais la pierre angulaire qui réunira le passé et le présent à l'avenir. Il ne sera en sorte qu'une initiation, un " commencement comme l'écrit la Genèse. Sa parution sera aussi , pour moi, un grand moment d'émotion et ce pour plusieurs raisons.Tout d'abord, j'ai eu le grand privilège de beaucoup voyager. Dès que je sus lire, les quelques mots et noms écrits sur la plaque commémorative fixée au mur intérieur de l'église : " A la mémoire de Alphonse François Lacroix, pendant 38 ans missionnaire aux Indes, né à Lignières le 10 mai 1799, mort à Calcutta le 8 juillet 1859 ", sont restés gravés dans ma mémoire comme le sont aujourd'hui ceux portés sur un disque dur d'un ordinateur. Qui avait prédit alors que le petit garçon de la Fin de Forel partirait aussi, voire plus loin que cet homme de Dieu du village d'alors. Et puis, réapparaît le mémoire informatif sur l'établissement d'un chemin de Lignières à Neuchâtel. Qui rappellera, dans quelques futures décennies, que mon chemin d'école passait autrefois entre deux buissons au Sasselet et que je n'ai plus retrouvé un jour alors que je venais, depuis l'Afrique, passer mes vacances dans la maison paternelle. Enfin, qui se souvient des petits messagers chargés d'annoncer le décès et le jour de l'enterrement d'un habitant du village. La plupart des tombes de ces aïeux ont été enlevées du cimetière. Reste-t-il encore le souvenir de la tasse de thé, du petit pain au lait et des 50 centimes qui étaient offerts au domicile de la famille du défunt après la mise en terre du cercueil à chaque petit porteur de couronnes.Il n'est certes pas de mon intention d'anticiper sur le contenu du futur livre du village le mieux informé du monde puisqu'il voit tous les jours Nods (lire journaux). Je me dois toutefois de vous faire une confidence : nous sommes restés des amis. Ce sera le premier mérite de cet ouvrage. La suite dépend de vous. Werner Maurer, Consul général de Suisse e.r. Mailley, ce 12 octobre 2002 |
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