Bien connu en géographie depuis la thèse de Frédéric Chiffelle, Lignières l'est moins du point de vue historique. Le seul ouvrage qui lui est entièrement consacré, écrit par Charles-Daniel Vaucher, date de... 1801 ! Depuis, quelques articles décrivent l'adoption de la Réforme et ses conséquences (Louis Thévenaz, 1947, Pierre-Olivier Léchot, 2001), le franc alleu (M. Diacon, 1897, Louis Thévenaz, 1936) ainsi que l'émigration vers les Etats-Unis d'Amérique (Philippe Henry, 1989).

L'histoire de Lignières présente pourtant un certain nombre de particularités qui méritent d'être mises en avant. A la rencontre des seigneuries de Berne, de l'ancien Evêché de Bâle et du comté de Neuchâtel, le village a un destin commun à celui du Landeron jusqu'au milieu du XVIe siècle. Le célèbre franc-alleu, qui est une particularité foncière, date de l'époque où l'évêque de Bâle et le comte de Neuchâtel devaient se partager les revenus de cette zone frontière. Il n'a été supprimé qu'en 1991.

Village qui a tiré principalement ses revenus de l'activité agricole de ses habitants, Lignières est la seule commune du canton de Neuchâtel à organiser une désalpe qui contraste singulièrement avec l'activité du seul anneau de course automobile de Suisse romande.

Les bâtiments connus jusqu'à maintenant : le temple, la cure et l'Hôtel de Commune, le sont par les quelques pages du livre de Jean Courvoisier. L'inventaire des maisons rurales, travail entrepris dans l'ensemble du canton par le Service de la Protection des Monuments et Sites est déjà en cours. Il sera un apport essentiel pour notre connaissance des maisons et de l'urbanisme de Lignières.

Tous ces éléments, traités de manière éparse et parfois ancienne, méritent d'être repris et fondu en un volume, surtout que depuis quelques années, les archives communales sont classées. C'est aussi ce travail, dû aux habitants, qu'il s'agit de mettre en valeur.

Approché par des habitants de Lignières, et au bénéfice de l'appui apporté par Mme Mireille Stauffer et M. Marcel Fleury, l'Institut d'Histoire de l'université de Neuchâtel (Jean-Daniel Morerod), et le Service de la Protection des Monuments et Sites du canton de Neuchâtel (Jacques Bujard) co-dirigeront la rédaction de cet ouvrage, en collaboration avec les archives de l'Etat (Maurice de Tribolet). Ces personnes, responsables de la rédaction de l'ouvrage, souhaitent entreprendre ce travail qui, avec la collaboration de différents auteurs, aboutirait à un livre illustré comprenant 168 pages.

Principes

1. Périodes
La présence d'une villa romaine à Lignières fixe le début de notre étude. Il s'agira ensuite d'envisager les périodes médiévales et d'ancien régime en fonction des archives qui se trouvent à la commune, au château de Neuchâtel, ainsi qu'au canton du Jura, dans les archives de l'ancien Evêché de Bâle. La période contemporaine sera aussi développée, de manière à ce que les habitants puissent retrouver des échos de leur histoire personnelle dans le livre.

2. Traitement de l'information
L'information disponible sera traitée sous la forme d'articles, rédigés par des spécialistes mais pour le grand public, avec quelques notes et indications d'archives. L'iconographie, qui occupera plus d'un tiers du livre, tiendra une place importante.

3. Dimensions
Les contributions n'auront pas toutes la même importance : la particularité du sujet décidera de son développement. Le budget est établi sur la base d'un livre de 168 pages illustrées.

4. Délais d'écriture et d'édition
Le délai de remise des manuscrits dépend en premier lieu du financement qu'il s'agit tout d'abord de trouver. Après l'enregistrement des promesses de subventions, il faut compter environ deux ans jusqu'à la publication.

Le calendrier idéal est le suivant :
- Fin 2002 - printemps 2003 : recherche de subventions
- Printemps 2003 - hiver 2003 : écriture des articles
- Début 2004 - automne 2004-printemps 2005 : préparation des articles en vue de leur édition, relecture par
leurs auteurs, recherches iconographiques complémentaires,
- Automne 2005 : édition de l'ouvrage

5. Iconographie
Les auteurs sont priés de relever en cours de travail l'iconographie intéressante, autant que possible inédite et de la communiquer aux responsables scientifiques.

6. Subventions déjà obtenues
Pour un projet d'édition qui, tout compris, tourne autour de 55'000-65'000 francs (avec option Internet), la FHCL ec. a déjà obtenu les engagements suivants :Le travail de recherche des étudiants mis sur ce projet par l'Institut d'histoire est pris en charge par la Société de Développement de Lignières qui mis à notre disposition la somme de 5'000 francs.

La Commune de Lignières s'est engagée à verser la somme de 2'500.- pour l'édition du livre.

La FHCL ec., quant à elle, dispose d'ores et déjà, par l'intermédiaire de dons et des souscriptions à la réédition du mémoire de Charles-Daniel Vaucher d'une somme de 15'000 francs env.

Les auteurs rattachés à une institution collaborent à titre gracieux à la rédaction du livre. Nous disposons donc, au début de la recherche d'autres modes de financement, d'un peu plus de 30% de la somme nécessaire à la concrétisation de notre projet.

Sections
Ce livre sera divisé en différentes sections qui nous permettront de mettre en évidence les particularités de chaque période. L'histoire et la description des monuments seront présentes dans chacune de ces sections.

1. Les origines de Lignières
La présence d'une importante villa romaine montre assez l'ancienneté du village. Les nouvelles découvertes de l'archéologie permettent de mieux comprendre le rôle que la villa a pu jouer, notamment en influençant l'organisation médiévale du site. Les premières mentions de Lignières, liées à une église située sur les bords du lac de Bienne, permettent de comprendre l'influence de l'évêque de Bâle dans le développement de la communauté.

2. Le village, son espace et ses bâtiments
Le plateau de Diesse, parsemé de petites localités et situé à 850 m, est consacré à l'élevage. L'organisation des communautés s'inscrit dans le paysage par l'intermédiaire des voies de communication, qui déterminent dans une bonne part le développement de l'urbanisme. A la mise en place du village, progressive, correspond sa reconstruction après l'incendie de 1832. Quel impact cette transformation, encore jamais étudiée, a-t-elle eu sur l'organisation actuelle du village ?

3. L'importance de l'Evêché de Bâle
L'influence de l'Evêché de Bâle, dès le XIIe siècle, place Lignières dans la tourmente qui oppose l'Evêché au comte de Neuchâtel durant tout le XIIIe siècle à propos des terres que celui-ci possède dans le val de Nugerol et le Val-de-Ruz. L'intervention du duc d'Autriche en 1316 oblige les deux belligérants à partager les revenus qu'ils tirent de Lignières. Mais le partage des droits de juridiction, créé une situation exceptionnelle qui vaut à Lignières de figurer dans le traité de Vienne en 1815 et qui laissera des traces jusqu'en 1991.

4. L'organisation communale et paroissiale
Rattaché à la châtellenie du Landeron, Lignières tient sa place à l'intérieur du comté puis de la principauté de Neuchâtel. De 1630 à 1848, Lignières est érigé en mairie. Comment la communauté s'organise-t-elle ? Quelle est sa part au sein du comté ? Quels efforts ont été faits pour assurer le développement du village ?Ayant tout d'abord, à l'image du Landeron, refusé la Réforme, Lignières l'adopte en 1562. Cette rupture de la vie commune avec Le Landeron ne s'est pas faite sans heurts. Quelques trente ans après, une tentative de retour à la foi catholique échoue. Mais durant l'ancien régime et jusqu'en 1826, le pasteur s'il est élu par la communauté et accepté par le Conseil d'Etat comme les autres pasteurs, doit aussi se rendre auprès des autorités bernoises pour qu'elles ratifient sa nomination.

5. La population et son évolution
Comme ailleurs dans le canton, la population de Lignières a stagné jusqu'au XIXe siècle, époque à laquelle un certain nombre de personnes ont décidé d'émigrer vers l'Amérique. Parallèlement au développement de la population, le paysage se modifie et de nouveaux bâtiments apparaissent (ex. l'école).A l'aide de photos actuelles et anciennes, nous mettrons en évidence le contraste entre la vie du village au début du XXe siècle et celle du début du XXIe siècle.

6. Le village au XXIe siècle
Cette dernière partie sera consacrée à la vie actuelle du village. Le contraste existant entre la désalpe et d'autres activités touristiques sera ici mis en valeur. C'est dans cette partie, et en collaboration avec les habitants, que l'histoire actuelle de la vie du village trouvera sa place.

7. Internet
La FHCL ec. ayant fait d'ores et déjà un effort considérable pour présenter le village sur Internet, un chapitre sera consacré à ce sujet et à sa mise en valeur : certains documents utilisés dans le livre seront disponibles sur Internet.

8. Annexes
Nous présenterons dans les annexes un certain nombre de listes (recensements des habitants, pasteurs, etc.) ainsi qu'une chronologie récapitulative de l'ensemble du livre. Certains textes d'archives, dont l'importance apparaîtra au cours du travail rédactionnel, trouveront leur place sous cette dernière rubrique.

 

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